vendredi 16 février 2007
L'enfant et la flaque
En arrière, en avant, de sa botte framboise l’enfant frôle la main de sa mère, la cime des arbres, le soleil de l’hiver. En avant, en courant, puis accroupie soudain pour guetter l’écureuil mâchouilleur. Accroupie, en comptant, un bouquet de feuilles brunes qu’elle offrira au vent. Et soudain, l’enfant la voit, parfaitement ovale, lisse comme la poire du goûter, aux couleurs du froid: la flaque. Avant tout, dans sa main qui porte le souvenir du chocolat, de la terre, du chiffon, une baguette magique et bourgeonnante, pour sonder le trésor. Elle n’entend pas l’horloge qui sonne les miettes du thé, les cris de l’enfant qui n’a pas voulu prêter son seau, le crissement pressé du taxi qui emmène l’homme important. Sur cet océan l’enfant fait naviguer des bateaux de feuille; sur cette carte, elle dessine des ponts de brindille, dans ce miroir elle admire le pompon qui couronne son bonnet. La pluie, le vent, la nuit baissent un instant les bras puis s’embrassent dans un murmure: qu’il est doux, ce spectacle de l’enfant et la flaque.
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