dimanche 25 février 2007

Notes au cube

Vu Notes on a scandal, un film de Richard Eyre superbement porté par Judi Dench (Barbara) et Cate Blanchett (Sheba), toutes deux admirables. Film à voir pour le travail de ces deux actrices et pour la représentation des ravages de la solitude: sa laideur, son épaisseur. Beaucoup aimé certains des personnages secondaires, le mari (Bill Nighy, qui jouait le chanteur de Love actually) et le jeune amant.

D’un film à l’autre, vu également La science du sommeil de Michel Gondry, avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Emma de Caunes, Alain Chabat, Pierre Vareck, Miou-Miou. Par le réalisateur de Eternal sunshine of the spotless mind, auquel il est comparé; me semble moins bon que ce dernier, et plus proche d’un autre film auquel a participé Gondry, Being John Malcovitch. Ce qui m’a gênée: l’impression de violer l’intimité de quelqu’un par la matérialisation de ses rêves, un malaise presque physique face à ces associations qui constituent effectivement nos rêves (motif de la poursuite, les animaux, l’incompréhension). Ce que j’ai aimé: le motif de l’âme-soeur (bien aimé l’une des dernières scènes, Stéphane découvrant la barque-forêt et la machine à remonter le temps au chevet du lit de Stéphanie), la poésie mélancolique que dégage le film, le plaisir apparent que Bernal prend à jouer le rôle de Stéphane, la confusion introduite par le mélange des langues et venant se superposer à celle entre la réalité et le rêve.
A noter également: vu ce film au cinéma Electric de Notting Hill http://www.electriccinema.co.uk/ , un voyage en première classe: fauteuils en cuir, repose-pied, bar dans la salle, horaire tardif, une autre façon de se faire une toile!

vendredi 16 février 2007

Mon bébé

Rond, lisse et doux, le visage de Sasha.
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L'enfant et la flaque


Ell(a) est petite, pourtant c'est vers le ciel qu'il faut lever les yeux lorsqu'on pense à elle.


En arrière, en avant, de sa botte framboise l’enfant frôle la main de sa mère, la cime des arbres, le soleil de l’hiver. En avant, en courant, puis accroupie soudain pour guetter l’écureuil mâchouilleur. Accroupie, en comptant, un bouquet de feuilles brunes qu’elle offrira au vent. Et soudain, l’enfant la voit, parfaitement ovale, lisse comme la poire du goûter, aux couleurs du froid: la flaque. Avant tout, dans sa main qui porte le souvenir du chocolat, de la terre, du chiffon, une baguette magique et bourgeonnante, pour sonder le trésor. Elle n’entend pas l’horloge qui sonne les miettes du thé, les cris de l’enfant qui n’a pas voulu prêter son seau, le crissement pressé du taxi qui emmène l’homme important. Sur cet océan l’enfant fait naviguer des bateaux de feuille; sur cette carte, elle dessine des ponts de brindille, dans ce miroir elle admire le pompon qui couronne son bonnet. La pluie, le vent, la nuit baissent un instant les bras puis s’embrassent dans un murmure: qu’il est doux, ce spectacle de l’enfant et la flaque.
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vendredi 9 février 2007

Cinq bons livres et cinq bons films

La frontière (Pascal Quignard)
Le grand cahier (Agota Kristof)
La mémoire tatouée (Abdelkadir Khatibi)
Seuls demeurent (René Char)
Cahier d'un retour au pays natal (Aimé Césaire)

The winter guest (Alan Rickman)
Dolls (Takeshi Kitano)
Japòn (Carlos Reygadas)
Y tu mamà tambièn (Alfonso Cuaròn)
In the mood for love (Wong Kar-Wai)

Naissance

C’est avec beaucoup de joie que je commence ce blog “fourre-bonheur”, des notes sur les petites choses de la vie qui font plaisir. Je laisse de côté l’intime, il sera souvent question, je pense, d’un bon livre ou d’une jolie photo!
Premier but, largement égocentrique: lutter contre ma fâcheuse tendance amnésique. Par ailleurs, écrire sur ce qui a procuré de la joie est un petit bonheur en soi… d’où la promesse de florilèges en tous genres.
Deuxième but, largement philantropique celui-là, partager ces moments, et peut-être permettre à quelqu’un de … sourire! Le blog permet justement d’éviter une approche aggressive, je ne repands pas la bonne nouvelle.
Le titre… je l’ai choisi à la va-vite et pourtant je l’aime bien: la marge – ce qui n’est pas au centre, mais qui pourrait bien être l’essentiel; dans la marge – l’espace de liberté de ces notes griffonées en diagonale dans les livres préférés; petite marge, margelle – celle d’un mas de l’enfance, sur laquelle on buvait des sirops dans de grands verres menthe à l’eau; marge/marche – la marche, mon activité préférée, car si l’on ne marche pas (avec les jambes, avec les yeux, avec le coeur), dans ce monde, que fait-on d’important?