lundi 29 octobre 2007

Deux maisons (d'édition)

J'ai découvert récemment une petite maison d'édition niçoise, les Editions du Ricochet, qui se spécialisent notamment dans la littérature enfantine. La directrice, Marguerite Tiberti, choisit toujours des textes dans lesquels la langue est très travaillée, poétique mais aussi ludique, et les illustrations sont ravissantes. Le catalogue est visible sur le site www.editionricochet.free.fr.



Et pour les grands, je recommande les éditions Verdier, dont les couvertures un peu austères me ravissent et dont le catalogue me laisse vraiment bouche bée: Pierre Bergounioux, Pierre Michon, Armand Gatti, François Bon, Jacques Réda, Paul Celan, Varlam Chalamov... mais que reste-t-il aux autres?

Blogzzz and sitesss (2)

www.arkansawesome.blogspot.com
Le blog de mon amie Meaghan, intitulé T.I.A., i.e. This Is Arkansas. Meaghan est écrivain, son amoureux et elle ont récemment quitté Washington DC pour l'Arkansas et elle tient un blog de cette relocalisation que j'aime beaucoup lire. Avec une joie de vivre et une curiosité intellectuelle contagieuses.

www.facebook.com
Et oui, après mon traditionnel specticisme face aux innovations technologiques "j'embrasse" Facebook, qui m'a permis de renouer avec des amis très très chers, et de découvrir avec bonheur que chacun se construit une belle vie, nourrie d'amour, de voyages, de simplicité.

www.tierslivre.net
Francois Bon est une référence incontournable dans les domaines de la critique littéraire et de la réflexion sur les rapports entre littérature et technologie. Ses recommandations en matière de lectures sont toujours intéressantes. Oubliez P.A. et votez F.B!

Bonnes vagues!

jeudi 11 octobre 2007

A défaut d'aller voir Marie à Caen...


... j'ai vu l'excellent Retour en Normandie de Nicolas Philibert (réalisateur d'Etre et avoir). Un film documentaire d'une grande richesse. En 1975, Nicolas Philibert assiste René Allio dans la réalisation du film Moi Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère,...; trente ans après, il décide de retourner en Normandie sur les lieux du tournage.
L'un des motifs les plus importants est celui des "vies minuscules" (donne envie de relire celles de Pierre Michon) auxquelles on veut rendre hommage. Allio avait choisi Rivière, un jeune Normand du XIXème siècle qui tue une partie de sa famille et s'en explique dans un récit bouleversant. Philibert continue, avec ce documentaire, en rendant hommage aux paysans qui ont interprété les rôles principaux du film d'Allio. Trente ans après, tous se souviennent du film qui a à différents égards marqué leur vie, tous en parlent de façon intelligente et touchante. Ce film porte un regard extrêmement amical et bienveillant sur le monde rural. A noter également l'incroyable destin de Claude Hébert, qui jouait Pierre Rivière et que Philibert finit par retrouver: la bonté d'Hébert devenu prêtre, la bonté de tous ces acteurs, d'Allio, de Philibert, marque véritablement le film.
Le motif du même et de l'autre apparaît dès les premières images du film qui montrent la naissance de petits cochons, à la fois identiques et différents. Le récit de Philibert est l'autre et le même, dans un effet d'écho au récit de Rivière, à l'essai de Michel Foucault qui s'est le premier penché sur cette affaire, aux carnets et au film d'Allio. La structure feuilletée du film de Philibert, dans lequel images du film d'Allio, entretiens des acteurs paysans, paysages normands bouleversés par la modernité se superposent et s'enchevêtrent parfaitement, rappelle les matriochkas et donne un effet de vertige.
Donne envie de lire les carnets de René Allio, qui portent notamment sur sa démarche artistique, le nom de chiendent qu'il prête à celle-ci et sur la solitude de l'artiste.
Le documentaire s'achève sur une scène du film d'Allio qui avait été coupée au montage. Philibert rend hommage à une autre vie minuscule, celle de son père, qui jouait cette scène. Bouleversant silence puisqu'il choisit de ne pas intégrer la bande-son.
Ce motif des vies minuscules m'est très cher, mais l'association entre mémoire et identité ne peut se détacher d'une certaine mélancolie. Comment l'art qui souhaite rendre hommage à ces vies peut-il le faire sans sous-entendre que c'est lui qui les sauve du néant? Allio, Philibert, Michon parviennent-ils à cet effacement?

jeudi 4 octobre 2007

Lectures

Deux livres lus ou relus cet été, dont je ne dirais que quelques mots mais que je recommande vivement:

Le Premier Homme de Camus, à mon avis son plus beau texte et de très loin. Je rappelle qu'il s'agit d'un manuscrit inachevé. Je suis sensible à l'écriture, simple et belle, et au motif du "vieil enfant": le personnage principal, Jacques, réalise soudainement qu'il est alors plus âgé que son père à sa mort. Mais le texte montre que Jacques a toujours été vieux; je ne crois pas qu'il s'agisse du regard de Camus adulte sur les adultes de son enfance, je crois qu'il s'agit du regard de l'enfant; je ne sais pas si pour Jacques l'innocence est tôt perdue ou si elle n'a jamais existé (les textes d'Annie Arnaux, de Pierre Michon ou d'Albert Cohen me viennent en tête).

Vivant jusqu'à la mort de Paul Ricoeur, un texte tardif, typique par la rigueur méthodique de la pensée, très émouvant par la pudeur et l'humilité dans le traitement du sujet. Je l'ai découvert dans le cadre de ma thèse - plusieurs pages sont consacrées à Semprun, mais n'ai malheureusement pas pu le finir avant de devoir le mettre dans un carton!

mercredi 3 octobre 2007

Ella Blue

 

 

 
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Sasha Rose

 

 

 
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