mercredi 26 septembre 2007

Les deux objets

Je pensais avant qu'à la question "Qu'emmèneriez-vous sur une île déserte?" - qu'on me m'a d'ailleurs jamais posée - je répondrais tel ou tel livre ou, par jour de grand - et fol - optimisme, du papier et un crayon, mais aujourd'hui je répondrais une table et une chaise. Après un mois passé dans un appartement vide, c'est de loin ce que Ray et moi avons été le plus heureux de retrouver.
La table, la chaise. Tout naît et s'organise autour de ces objets, le repas, le travail, le rêve aussi.
Actuellement, ma table est celle de la cuisine, imitation pain quotidien c'est-à-dire faite pour les bols de chocolat et les tartines de bon pain. La vue de ma table est un palmier c'est-à-dire petit brin de nature et promesse de chaleur. Sur cette table Sasha écrase une tartelette à la framboise, Ella renverse son lait. Sur cette table j'oublie un ticket de supermarché, je pose un vase, je passe un coup d'éponge, j'écris ma thèse. J'entasse. Rectangle de vie.
Mais Ray a aussi raison, qui aime les tables vides pour toutes les possibilités qu'elles recèlent alors. Rectangle de rêve.
En fait, la table est comme un aéroport, espace de passages, de retrouvailles, de solitude. Je sais, l'image n'est pas terrible, la chaise vous semblera mieux lôtie, rapprochée de l'arbre, ancrée dans le sol et tendue vers le ciel. Dans la chambre et sur la toile du peintre il y a si peu mais il y a tout car la chaise est là.

jeudi 13 septembre 2007

Back to work/happiness

En vrac, car il s' agit vraiment de minutes volées à la thèse, quelques bonheurs de cet été ou de ce jour:


Vu Caramel, film libanais de Nadine Labaki. Morceaux de vies de femmes, la douceur du sucre et l'acidité du citron. Le salon de beauté comme lieu aux antipodes de la superficialité car c'est précisément dans ces moments où le corps se couvre (de fards, de poudres, de pâtes) que l'âme se découvre, que l'amitié et l'amour se révèlent. Un film de femmes, mais certainement pas contre les hommes, avec ces deux personnages masculins très attachants, le policier Youssef (interprété par Adel Karam) et le client de Rose, Charles (interprété par Dimitri Stancofski).


Lu Tous les matins du monde de Pascal Quignard. De la musique, mais surtout, enfin est-ce peut-être la même chose, une écriture, vraiment une des plus belles écritures francophones contemporaines. Le mot juste, simplement et parfaitement. Donne envie de relire La frontiere que j'avais tant aimé.

et puis aussi, un gel douche à la figue, une carte-papillon pour Charlotte, un yuto vert pour le thé, un petit tour au musée Matisse, les hmmm de Sasha quand elle aime ce qu'elle mange, des bains de mer après l'école, une grenade partagée avec Ella.

Merci pour vos encouragements et vive la rentrée (des ptits bonheurs)!