jeudi 14 août 2008

Valse avec Bachir


Beau film d'Ari Folman; je l'ai vu il y a déjà plusieurs semaines, mais j'y repense souvent, et à chaque fois c'est un petit bonheur.
Il s'agit à la fois d'un film d'animation et d'un documentaire. Bien sûr, la thématique de la mémoire traumatique m'est particulièrement chère; ici le metteur en scène représente les mécanismes de la sienne par rapport à sa participation à la guerre du Liban alors qu'il était jeune soldat, l'oubli laissant peu à peu place aux souvenirs effrayants du massacre de Sabra et Chatila.

Sur un plan esthétique, ce film est une petite merveille. Les images sont somptueuses, d'une fluidité époustouflante (fluide est vraiment le mot adéquat - d'ailleurs les images aquatiques sont récurrentes), notamment dans cette scène initiale où une meute de chiens est lancée en pleine ville. Extra-ordinaire palette: noir, or, gris, blanc et argent. L'image animée revêt ainsi presque les couleurs d'une photographie sepia. Art et Histoire.

Les dernières images... l'animation laisse place à de terrifiantes images réelles (filmées) des massacres. L'art qui s'efface (ou pas) face à l'horreur de l'histoire, c'était tout le sujet de ma thèse...

Encore remarquées, les consonnances si particulières de l'hébreu - les mots semblent sourdre d'une extrême profondeur.

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